Comme chaque jour, Volupté se rendait au lycée avec plus ou moins d'envie. Il fallait dire que si quelqu'un ne soupçonnait ne serait-ce qu'une seconde son âge, il ne s'en remettrait pas. Même si au début la déesse avait adoré se fondre dans une classe peuplée d'humains aux hormones déchaînées, la lassitude l'avait peu à peu gagné. Ces derniers jours, elle avait eu encore plus de mal à se rendre en cours. Elle n'avait pas l'habitude de se retrouver dans un tel environnement. Volupté appréciait énormément New York mais quelques fois, l'Olympe et toutes ses divinités lui manquaient. Elle savait que ce sentiment n'était que passager mais il était dur à affronter. Jusqu'au jour où, par un heureux hasard, elle croisa celui qui hantait désormais ses pensées. Ce jour-là, par la bonté des dieux, et Volupté avait quelques soupçons, ils s'étaient bousculés. Sur le coup, ne voyant pas qui était la cause de ce remue-ménage, la belle avait commencé à s'énerver, surtout qu'elle avait faillit finir parterre. Puis, relevant la tête, ses yeux plongèrent dans ceux du coupable. D'un coup, il lui sembla que le monde autour d'elle n'existait plus. Ils étaient seuls au monde, le garçon, dont elle ignorait l'identité, et elle, totalement attirée par cet être. Malheureusement, elle du revenir à la réalité plus vite qu'elle ne l'aurait voulu. Ses amis l'entraînaient déjà vers un bout du couloir tandis que ceux du jeune homme l'amenaient dans une direction opposées. Durant toute la journée, Volupté n'avait fait que se repasser l'épisode dans sa tête, observant et analysant la beauté époustouflante du lycéen. Il semblait tellement parfait qu'il fut impossible qu'il soit un simple lycéen comme les autres. Ce garçon appartenait forcément, de près ou de loin, au même monde qu'elle. Quoi qu'il en soit, il fallait absolument qu'elle le revoit. C'est ainsi qu'aller au lycée ne représenta plus une épreuve pour la déesse, comme cela avait été le cas des jours auparavant.

Ce matin-là, Volupté avait donc rejoint le lycée Roosevelt avec espoir. L'espoir que ce jour serait enfin le bon et qu'elle pourrait voir et même engager la conversation avec ce bel inconnu. Dans la journée, ses amis humains ayant besoin de faire des recherches à la bibliothèque, Volupté les suivi. Elle avait désormais prit l'habitude de faire semblant de chercher diverses informations. En plusieurs millénaires d'existence, elle en avait appris des choses! La plupart de celles qu'elle était censée apprendre au lycée lui étaient déjà connus. Elle en savait d'ailleurs beaucoup plus que le professeur parfois. Néanmoins, elle jouait le jeu et n'hésitait pas à faire des erreurs lors de devoirs afin de paraître plus humaine. Lorsqu'ils arrivèrent à la bibliothèque du lycée d'autres étudiants étaient déjà penchés sur des travaux mais il restait encore pas mal de place. Volupté et ses camarades se dirigèrent vers les livres traitant d'histoire et commencèrent à étudier. Les élèves allaient et venaient dans la salle et la jeune femme ne prêtait pas leur prêtait pas attention. Mais au moment où, inconsciemment, elle releva la tête d'un bouquin, son cœur fit un bond énorme. A l'autre bout de la bibliothèque, le garçon dont elle n'arrêtait pas de penser était assis à une table, seul. Volupté n'eut pas à réfléchir longtemps. Elle se leva, abandonna ses amis et rejoignit le jeune homme. Le temps d'arriver à lui elle put l'observer mieux que lors de leur première rencontre. Il était décidément magnifique, plus beau qu'Appolon lui-même. Elle prit une chaise à côté de lui et s'y installa. L'inconnu l'intimidait quelque peu mais Volupté savait ce qu'elle voulait et ce n'était pas le moment de faire la timide! Sûre d'elle, la lycéenne lui dit:

-Salut!

Le garçon l'observait bizarrement, comme si c'était la première qu'il voyait quelqu'un. Volupté ne se sentait pas à son aise. Il finit par la saluer mais encore une fois, cela semblait étrange. Néanmoins, il lui sourit, ce qui la fit fondre. La déesse reprit ses esprits et tenta d'entamer la discussion.

-Tu te rappelles de moi? On s'est...croisé il y a quelques jours. Enfin, on s'est plutôt bousculés.

Ses yeux se dirigèrent vers les feuilles qu'il avait devant lui. Mais elle ne voulut pas regarder trop longtemps, de peur de paraître impoli.

-Tu travailles sur quoi?

Elle ne lui avait pas laissée le temps de répondre. Elle se sentait stressée, c'est ce qui l'avait poussée à parler. Elle tenta de se calmer intérieurement, pensant à ce que ses parents, tout deux possédant des pouvoirs liés aux émotions, lui avaient conseillés. Mauvaise idée, cela la rendait encore plus nerveuse. Finalement, elle laissa tomber cette méthode, préférant admirer son interlocuteur.

Le garçon confirma qu'il se rappelait de Volupté mais ni l'un ni l'autre de parlèrent de cet épisode. C'était comme si, d'un commun accord, ils avaient décidé d'oublier. Pour sa part, la déesse ne s'en plaignait pas. Il valait mieux ne pas repenser à leur première rencontre et tout reprendre à zéro. Un sourire se dessina sur les lèvres de la lycéenne. Si pouvait être aussi simple! Enfin, elle se sentait un peu mieux. Elle avait l'impression qu'avec ce jeune homme, il y avait quelque chose à tenter.
Il lui expliqua qu'il était ici pour un devoir mais que apparemment ça n'était pas très intéressant. Avant même qu'elle ouvre la bouche, il lui demanda son prénom. Le cœur de la déesse fit un bond. Waouh! Il voulait en savoir plus sur elle! A ce stade c'était peut-être prétentieux de penser cela mais Volupté avait le pressentiment que quelque chose était possible entre. Et après des millénaires d'existence, elle avait appris à analyser les situations. Sans attendre, elle lui répondit de sa voix la plus suave.

-Je m'appelle Volupté, et toi?

Pendant quelques instants, aucun d'eux ne parla. Ils se contentèrent de s'observer. Volupté ne se lassait pas de regarder ce visage si parfait, ces yeux si époustouflant, cette bouche si craquante. Elle sentait les têtes des autres élèves tournés vers eux. Les chuchotements de certains lui parvenaient jusqu'à ses oreilles malgré son grand âge. La déesse savait parfaitement qu'en cet instant la jalousie grignotait toutes les filles de la bibliothèque. Cependant, elle ne s'en sentait gênée pas le moins du monde. De toute façon, ces humaines n'avaient aucune chance avec un garçon tel que celui assis à ses côtés. Certes, il y en avait bien quelques unes qui sortaient du lot mais, pas de là à faire succomber ce beau mâle. En fait, plus elle y pensait et plus Volupté aimait cette situation. C'était dans des moments comme celui-ci où, au milieu d'humains, elle retrouvait son pouvoir, sa grandeur. Les deux jeunes gens continuaient à s'observer lorsque l'étudiante se rendit compte de quelque chose. Avec une telle beauté, il était difficile de ne pas remarquer le garçon. Or, jusqu'à leur première rencontre dans un couloir il y a quelques jours, Volupté ne l'avait jamais vu. Étrange, surtout quand on sait que malgré le nombre d'élèves, la déesse retient vite les têtes. Et puis, elle s'était bien adaptée au lycée Roosevelt. Il était probablement nouveau, sinon comment expliquer qu'elle ne soit pas tombée sous son charme plus tôt? Le mieux, c'était bien évidemment de lui demander directement.

-C'est bizarre, il ne me semble pas t'avoir déjà vu auparavant. Tu es nouveau?

Les yeux de Volupté retombèrent que les feuilles posées devant le garçon. Il avait confié quelques minutes plus tôt qu'il s'agissait d'anglais. Avec un petit sourire au coin des lèvres, la jeune femme pensa que s'il en avait besoin, elle lui pourrait lui donner des cours particuliers. Il faut dire que la déesse maîtrisait parfaitement les dissertations et autres rédactions. Ce n'était pas la première fois qu'elle se pliait à ce genre d'exercices. Il y a de cela plusieurs centaines d'années, elle avait vécu une aventure avec un bel humain originaire d'Angleterre. Pendant près de deux ans, elle avait fréquenté le fils d'un philosophe, lui-même passionnée de littérature. La déesse se souvenait très bien de cette. Elle et son Apollon était très amoureux. Leur relation était essentiellement basée sur le romantisme, ils passaient de longues heures à s'écrire des poèmes et des récits lyriques. En compagnie du père de son amoureux, Volupté avait été quelques fois obligé de se soumettre à de longs exercices de dissertation qu'il tenait absolument à lui faire découvrir. Évidemment, la déesse s'était révélée assez douée. Elle connaissait bien plus d'ouvrages que l'homme n'aurait pu imaginer.

Volupté quitta ces souvenirs enfouis et revînt à la réalité. En remettant ses yeux sur le jeune homme, elle fut une fois de plus frappée par sa beauté. Ce garçon avait décidément quelque chose que les autres n'avaient pas!

Il s'appelait Hélios, Hélios Hearth, comme il l'avais dit. A chaque fois qu'il parlait, sa voix attirait encore un peu plus, si c'était possible, Volupté. Pourtant, elle avait l'impression de toujours la redécouvrir. Et puis lorsqu'il fit son petit sourire, ce fut l'apothéose! La déesse aurait très bien lui sauter dessus si elle n'avait pas appris à contrôler ses émotions. Là c'était clair, ce garçon n'était pas comme tous les autres, c'était impossible. Malgré la beauté de certains humains, il était impossible que la jeune femme soit dans un tel état à cause de l'un d'eux. Non, Hélios était bien plus que tous les lycéens qui les entouraient. Elle ne serait pas étonnée d'apprendre qu'il appartiennait au même monde qu'elle. Il faudrait peut-être en discuter avec Séléné... Non, Volupté avait décidé de garder cette perle rare pour elle seule. Alors, peut-être devrait-elle demander à l'un de ses parents mais, elle craignait qu'ils ne veuillent en savoir trop. A ce moment-là, le jeune homme reprit la parole, et son ascendance n'intéressait plus la déesse. La seule chose qui comptait à présent, c'était d'entendre sa voix et d'admirer sa beauté.

Il lui expliqua qu'il n'était dans ce lycée que depuis deux semaines et Volupté eut droit à son premier compliment! Il la trouvait perspicace! Espérons que ce ne soit pas le dernier éloge... En tout cas, Hélios trouvait peut-être bizarre qu'elle ait remarqué qu'il était nouveau mais, pour Volupté, c'était une évidence. Comment ne pas remarquer un garçon comme lui? Apparemment, il ne se rendait pas bien compte de sa beauté et de l'effet qu'il faisait sur les filles. Cependant, lorsqu'il poursuivit, il lui avoua être assez populaire pour un garçon débarquant dans un lycée. Volupté se demandait si finalement il savait l'aura qu'il dégageait ou s'il disait cela parce que ça l'intriguait beaucoup. Elle n'aurait su le dire. En revanche, elle cessa une nouvelle fois de disserter sur son cas car il faisait une sorte de grimace. Même là, il était magnifique! La déesse lui fit un sourire, essayant de lui faire comprendre qu'il la faisait craquer. A présent, Volupté était tellement sous son charme qu'elle pensait qu'il valait lui faire comprendre tout cela. Mais en même temps, elle gardait sa fierté. Il faut savoir que la lycéenne était une de celles qui préféraient attendre que le garçon fasse le premier pas. Mais après tout, pourquoi ne pas lui donner un coup de pouce?

-Il faut dire que tu n'as rien pour passer inaperçu... répondit-elle, haussant les sourcils et les rabaissant immédiatement.

Volupté n'en dit pas plus, laissant le soin à Hélios de méditer sur ce qu'elle venait de dire. Elle se demandait ce qu'il se passait dans sa tête. Peut-être se disait-il «Oh non! Qu'est-ce qu'elle me elle?». Bien sûr, la déesse savait qu'elle était belle mais devant un garçon comme celui-ci, rien n'était moins sûr. Devant lui, elle ne se sentait pas déesse, juste une fille comme les autres. Après quelques instants de silence, elle ajouta:

-Moi même, je ne suis ici que depuis quelques mois et je dois dire que je n'ai jamais vu un garçon remporter autant de succès auprès des filles.

C'était totalement vrai. Bien sûr certains garçons était plus attirant que d'autres mais pas au point d'avoir sans cesse des filles autour en train de pouffer de rire. Volupté était prête à parier que Hélios était plus qu'un simple humain. Elle même s'était rendu que les garçons ne réagissaient pas de la même manière lorsqu'ils la voyaient qu'envers les autres filles. Pourtant, il y avait des très belles humaines mais un dieu ou une déesse c'était encore un autre niveau. Leur beauté n'a pas d'égale.

Volupté continuait de l'observer, il fallait qu'elle trouve un moyen de savoir qui il était vraiment. Une idée lui vînt alors. Elle pourrait peut-être le questionner sur son passé. Certes il y avait des chances qu'il soit un dieu mais que, malgré tout, il parvienne à lui mentir sans qu'elle ne s'aperçoive de rien. Cependant, il existait une chance infime qu'il soit déstabilisé. Il fallait tenter le tout pour le tout.

-Mais j'imagine que tu dois être habitué à cela, ce devait être pareil dans ton précédent lycée.

S'il appartenait au même monde qu'elle, il n'avait probablement pas fréquenté beaucoup d'écoles. Il n'y avait plus qu'à attendre sa réponse désormais.

-Euh... Et bien... Je sais pas trop, non, elles étaient comme ici je pense !

Hélios était tombé dans le panneau! C'était impossible qui n'ait jamais rien remarqué. S'il s'en était rendu compte à Manhattan, pourquoi pas dans son ancien bahut? Elle avait touché un point sensible. Derrière cette simple phrase se cachait beaucoup de choses. Et parmi, il se pourrait qu'il y ait une chose que lui et Volupté ont en commun. Mais il fallait être prudente. S'il appartenait réellement au même monde qu'elle, ce dont elle en était de plus en plus certaine, il fallait qu'elle le mette en confiance. Tôt ou tard, il faudrait qu'elle lui dévoile sa vraie nature. Néanmoins, il existait une part d'incertitude. Si véritablement il était un simple humain, elle ne pouvait pas se permettre de lui confier un secret aussi immense. En tout cas pas maintenant. En résumé, il fallait qu'elle l'amène à lui faire croire qu'elle était une déesse sans vraiment lui avouer pour qu'il n'en soit pas totalement sûr. Délicate opération. Il valait prendre du temps, faire petit à petit et ne pas tout tenter aujourd'hui. De son côté, Hélios décida de dévier la conversation, ce qui était un nouvel aveu pour la belle. Il s'intéressait à présent à sa vie amoureuse. Et pour tout dire, cela arrangeait bien Volupté! Au vu de l'attirance qu'il exerçait sur elle, la déesse était déterminée à en savoir plus sur les amours du beau Hélios Hearth. Spontanément, elle lui répondit:

-Eh non... dit-elle le regard tout à coup éteint.

Pourtant, ce n'était pas l'envie qu'il lui manquait. Pour Volupté, rien n'était plus beau que l'amour. Sauf quand on a toujours vécu avec un couple parfait sous les yeux! Là, cela en devient écœurant. Néanmoins, vis-à-vis de sa propre histoire, la jeune fille était toujours aussi rêveuse lorsqu'il s'agissait du du grand amour. Certes, elle avait connu des centaines d'aventures. Des seigneurs du Moyen-âge aux bohèmes du XIXème siècle, Volupté avait vécu certaines histoires comme des contes de fées. Elle savait que l'amour existait, puisqu'elle l'avait déjà rencontré. Néanmoins, la déesse rêvait désormais d'un amour éternel. Peut-être qu'elle était justement assise en face de celui qui la rendrait heureuse pour l'éternité? Ce qui était sûr, ce que Volupté allait profiter de la question du jeune homme pour la lui retourner.

-Et toi, Hélios, tu es en couple?

Sous la table elle croisa les doigts, espérant qu'il était un cœur libre. S'il avait besoin de douceur, d'amour, de passion ou de quoi que ce soit d'autre, Volupté était prête à lui venir en aide! Mais si par malheur il lui annonçait être en couple, la jeune fille savait d'ores et déjà qu'elle le prendrait très mal. Elle avait plaçé tellement d'espoirs en si peu de temps en lui que vivre une telle désillusion lui serait extrêmement difficile. Elle repensait à un garçon qu'elle avait connu il y a de ça une trentaine d'années dans le pays merveilleux qu'est la France. A l'époque, elle était descendue sur terre suite à une dispute avec ses parents. Elle était alors installée dans ce pays dont beaucoup vantait la beauté. Petit à petit elle s'était fait des amis et lors de l'anniversaire de l'une de ses plus proches connaissances, elle avait rencontré un jeune homme plutôt mignon avec qui elle avait sympathisé au cours de la soirée. Le lendemain, il l'avait appelé et lui avait donné son numéro. Sur le coup, Volupté ne l'avait pas noté, étant plongée dans la conversation. Ils étaient d'ailleurs partis dans un délire où, manque de chance, ils ne s'étaient pas compris. Cependant, la déesse avait dû partir rapidement. Bien vite, elle s'était rendu compte qu'elle avait oublié de lui redemander le numéro. Le voyant régulièrement, elle aurait pu lui demander mais la beauté du garçon l'intimidait. Au fur et à mesure, elle oublia le numéro et le garçon. Mais trois mois plus tard, remarquant une nouvelle fois sa beauté, elle engagea la conversation avec lui et lui demanda finalement son numéro. Sans hésiter, il lui donna. La jeune femme ne l'appela pas tout de suite, elle n'osait pas lui avouer l'effet qu'il exerçait sur elle, car Volupté était bel et bien retombée sous son charme. Finalement elle trouva un prétexte et prit son courage à deux mains. Grâce à cette petite mise en scène, elle discuta avec lui une vingtaine de minutes durant trois jours. Elle était assez satisfaite de leurs échanges. Mais le troisième jours, elle se rendit compte qu'il ne s'intéressait pas à elle, contrairement à ce qu'elle s'était imaginée. Volupté lui posait des questions mais le garçon ne lui demandait rien. Il ne lui retournait même pas ses questions. Volupté comprit alors qu'il était inutile de continuer, la partie était perdue. Ce fut un coup dur pour la belle qui avait tant espéré. Mais aujourd'hui était un autre jour et elle comptait bien gagner cette fois!

La réponse que formula Hélios surprit beaucoup la déesse. En effet, le jeune homme lui avoua n'être intéressé par aucune fille du lycée. C'était assez surprenant compte tenu le nombre de filles qui lui courraient après. Et puis, Volupté voyait bien que parmi elles figurait quelques bombes qui n'arrivaient certes pas à la cheville de la déesse mais qui se distinguaient des autres humaines. Cependant, ce qui interpella le plus la jeune femme, ce fut la suite des propos d'Hélios. Il lui fit clairement comprendre qu'il existait désormais une fille qui l'attirait. Cette fille là, c'était Volupté. D'un coup, la déesse fut parcourue de plusieurs sensations. Tout d'abord, les battements de son cœur s'accélérèrent, un nœud se détendit dans son ventre, elle sentit le rouge lui monter aux joues avant que son estomac ne se renoue. Ces différentes sensations traduisaient le soulagement, le bonheur et la nervosité. Maintenant que le lycéen lui avait fait comprendre son attirance pour la belle, elle craignait de ne pas être à la hauteur. Néanmoins, sa nature divine ne laissa rien paraître au beau jeune homme et Volupté parvint à rester décontractée. En don fort intérieur, elle était très fière d'elle. En effet, elle était parvenue à obtenir ce qu'elle voulait. Même si Hélios lui avait fait comprendre ce qu'il ressentait par un sous-entendu, il était suffisamment clair pour la déesse ait tout capté. La situation semblait se décanter, les choses pourraient évoluer. La jeune femme espérait qu'après avoir fait plus ample connaissance, Hélios ne lui dirait pas que finalement il valait mieux ne pas tenter le coup. Ca c'était l'excuse classique qui traduisait le désintérêt envers une personne. Evidemment, Volupté ne l'avait pas souvent entendu!

Soudain, la sonnerie du lycée retentit. La déception envahit la lycéenne, un cours d'histoire l'attendait. Elle se demanda si elle aurait l'occasion de lui reparler et surtout s'il prendrait les devants en lui prenant son numéro ou son msn. Autour des deux lycéens, les autres élèves sortaient en les observant au passage. Volupté réalisa alors que cela faisait une heure déjà qu'elle était en compagnie de Hélios. Le temps passait vraiment vite à ses côtés. Elle n'avait pas l'impression d'en savoir beaucoup plus sur lui maintenant qu'une heure auparavant. Elle se prépara à lui dire au revoir lorsqu'il prit parole. Le jeune se demandait si elle avait quelque chose de prévu à cette heure-ci. La déesse réfléchit rapidement. Ses obligations de lycéenne l'attendaient. Néanmoins, en tant que divinité elle se situait bien au-dessus du statut de simple étudiante. De plus, elle n'avait pas besoin de cours d'histoire puisqu'en plusieurs millénaires d'existence, Volupté avait vécu l'Histoire. Surtout que le thème de la leçon n'était autre que l'Egypte des Pharaons. Autant dire que la jeune femme en connaissait plus que le professeur! Finalement, elle choisit de lui mentir. Elle se rendit compte que maintenant qu'elle avait pris sa décision, une sorte d'angoisse s'était dissipée. La vérité, c'était qu'elle avait appréhendé le fait de devoir quitter son interlocuteur. Cependant, même si son choix était arrêté, Hélios ne lui avait absolument pas proposé de rester auprès de lui. C'était maintenant au tour de Volupté de faire comprendre à ce beau mâle qu'il l'attirait.

-Non, je n'ai pas cours. Tu m'amènes où? dit-elle tout en croisant les doigts sous la table.

Elle lui adressa un sourire malicieux devant son regard. Hélios sembla surprit par cette réponse. Volupté était fière du petit effet qu'elle avait créé. Elle se demandait ce qu'il allait lui répondre. Peut-être que justement, il ne répondrait rien, la prendrait par la main et l'amènerait dans un coin tranquille où ils feraient l'amour comme des fous. Non, la déesse sentait que le jeune homme n'était comme cela. Bien sûr, cela ne lui déplairait pas mais elle pourrait aussi se contenter d'un petit massage. Volupté sourit intérieurement. Il valait mieux qu'elle arrête de s'imaginer toutes sortes de scénarios et qu'elle laisse sa chance au jeune homme. Mais une idée lui vînt à l'esprit. Si Hélios et elle passaient à l'acte, elle saurait s'il appartient ou non à son monde. Par le passé, la déesse avait pu constater qu'une nuit d'amour avec un dieu n'était en aucun cas comparable à une nuit avec un humain. Ce serait donc un bon moyen de percer le mystère Hélios. Néanmoins, elle chassa cette pensée de son esprit. Si jamais le jeune homme était capable de lire dans la tête de Volupté, il la prendrait sûrement pour une allumeuse. Ce qui n'était absolument pas vrai. La déesse venait simplement de traverser un moment de folie, rien de plus. Quoi qu'il en soit, rien que le fait de passer du temps avec Hélios réjouissait Volupté.

Le cœur de Volupté chavira. Hélios s'était levé et lui avait tendu la main comme pour la relever. Ce mec semblait parfaitement savoir le genre de choses qui faisaient craquer la déesse. Elle était presque certaine que Hélios était un jeune homme plein d'attention et de délicatesse. En fait, rien que par ce geste, Volupté n'était plus impressionnée par lui. Enfin, bien sûr qu'il lui faisait toujours de l'effet mais, elle avait le sentiment que tout venait de façon naturelle entre eux, tout était spontané! Pas besoin de se prendre la tête, il valait mieux rester soit même. La déesse se sentait de plus en plus à l'aise. Hélios avait décidé d'improviser une baignade dans les eaux de Central Park. Pourquoi pas! Après tout, Volupté n'était pas le genre de fille complexée par son corps. En effet, en tant que déesse, si elle commençait à se plaindre que dirait les humaines?

La jeune femme ne cessait de sourire à Hélios. C'était plus fort qu'elle. Dès qu'elle croisait son regard un sourire se dessinait tout naturellement sur ses lèvres. Elle ne savait pas si cela était dû à la beauté du jeune homme ou au fait qu'elle se sentait de plus en plus bien en sa compagnie, toujours est-il qu'elle espérait ne pas passer pour une conne! Lorsqu'ils passèrent dans les couloirs du lycée pour en sortir, la plupart des étudiants les regardèrent. Volupté compris bien vite la raison de tous ces regards braqués sur eux; comme si cela était tout à fait normal, ils ne s'étaient pas lâchés les mains et continuaient leur chemin en se tenant. La déesse eut un petit sourire. Cela allait faire le tour des élèves mais, le plus marrant, c'était qu'il ne s'était rien passé entre eux. Enfin pour le moment... Mais ça, nous le verrons plus tard. Ils passèrent devant un groupe de filles qui avaient pris l'habitude de baver à la seule vu de Hélios. Lorsqu'elle virent qu'ils avançaient main dans la main, elle semblèrent...dégoûtées. Et encore, le mot est faible. De son côté,Volupté avait l'impression qu'il ne fallait pas qu'elle le lâche. Son intuition lui disait de le laisser faire pour l'instant. Néanmoins, elle fit part de ses impression au beau jeune homme.

-On dirait qu'il y en a qui sont déçues... Je crois qu'elles vont m'en vouloir.

Volupté défia du regard ces humaines. Elle leur fit clairement comprendre que, pour aujourd'hui, elle avait gagné la partie. Bien vite, ils se retrouvèrent dans les rues de Manhattan et prirent la direction de Central Park. Ils ne se disaient pas grand-chose et même si le silence est d'or, cela commençait à peser pour la déesse. Néanmoins, elle ne savait pas vraiment quoi dire, si ce n'est qu'elle voulait se montrer sincère avec lui. Après tout, c'était lui qui avait fait tout le travail ou presque pour l'instant. Elle prit donc la parole, parlant avec son cœur.

-Tu sais Hélios, je suis vraiment bien avec toi... J'ai l'impression que tout est tellement simple! Pourtant je ne te connais quasiment pas mais je ne sais pas comment l'expliquer. C'est comme si tout venait naturellement, sans avoir à le calculer.

Volupté n'osait pas le regarder directement, préférant garder les yeux rivés droit devant. Si Hélios partageait le même sentiment qu'elle, la déesse espérait qu'il ne lui en voudrait pas de ne pas poser ses yeux sur lui. Et si, en revanche, il n'était pas du même bord qu'elle, elle priait pour qu'il ne la juge pas trop durement. Elle ne voulait pas qu'il pense que maintenant qu'il lui avait fait comprendre certaines choses, Volupté allait lui sauter dessus! Déjà ce n'était pas dans son tempérament et en plus, elle savait parfaitement que tout n'était pas gagné. Tout le monde n'était pas comme elle, capable de ressentir des émotions fortes en très peu de temps. Il fallait donc laisser le temps au jeune homme de mettre ses idées en place s'il en avait besoin. Par la même occasion, cela aiderait Volupté à calmer ses ardeurs et lui éviterait, peut-être (j'insiste), de faire une erreur. Néanmoins, la déesse attendait avec impatience d'entendre le jeune homme. Le temps semblait s'écoulait très très lentement. C'était comme si tout était fait pour qu'elle doute, elle, la déesse qui n'avait pourtant rien à envier aux humaines. Mais ouvrir son cœur, que l'on soit de nature divine ou pas, c'était exactement la même chose. En cet instant Volupté ne se sentait supérieure en aucune manière. Non, elle était juste une jeune femme, à quelques millénaires près, parmi tant d'autre. Une jeune femme qui venait de déclarer sa flamme de façon subtile. Une jeune femme qui n'avait d'yeux que pour l'homme qui se tenait à côté d'elle.