Un café, quoi de mieux pour croiser quelqu'un?

Le lycée, c’est pas mal quand même. Tu fais ce que tu veux, pour peu que tu saches te servir de ton cerveau tu n’as même pas besoin de vraiment travailler ou même être présent. En fait, je n’ai pas vraiment besoin d’aller au lycée. Un dieu, ça n’a pas besoin du lycée pour ce qui des connaissances ; Seulement je m’ennuie. Oui, je m’ennuie. Alors pour remédier à cet ennuie j’allais au lycée. Au moins là-bas il y a des gens, des élèves humains, demi-dieu et même d’autres dieux. Comme ma cousine Séléné. D’ailleurs c’est aussi pour elle que je suis allé me mêlé aux humains là-bas, au moins elle est sûr de ne pas être toute seule. Bon, d’accord il y a Ismène qui est une demi-déesse, c’est déjà pas mal…Oui, oui, Pâris aussi rooh c’est bon, faut pas en faire tout un char non plus, c’est juste Pâris hein. Des gars comme lui il y en a à la pelle à deux états d’ici. Non je ne l’aime pas et tout le monde le sait ou du moins le sait. Mais hey, on ne peut ni plaire, ni aimer tout le monde. C’est comme ça. Il est vrai que statistiquement j’ai plus d’ennemis que d’amis, mais ce n’est pas bien grave, au contraire, ça m’amuse. On est dieu de la guerre ou on ne l’est pas.

Enfin, tout ce blabla pas très utile pour vous dire quoi ? Oh, très simple, plus simple tu meurs : Pour dire que le lycée c’est pas mal, mais les heures creuses entre deux cours sont encore mieux ; parce que j’ai beau dire, mais les cours quand on les connaît déjà on finit vite par s’ennuyer au bout d’un moment. Alors quand enfin le cours de grec fut fini, je fus dans les premiers hors de la classe, et je me dirigeai directement vers la sortie du bâtiment. Quoi ? Parce que vous croyez qu’en plus je vais passer mes heures de libre dans l’enceinte inintéressante au possible du lycée ? Vous plaisantez j’espère ? C’est vrai que ça serait l’occasion de provoquer quelques bagarres, de faire un peu jouer mes capacités au combat mais…bof, pas trop d’humeur ce matin. Et non je ne suis pas malade. Juste pas d’humeur pour une fois. Alors je sorti du lycée et me balada un peu dans Manhattan, avant de repérer quelque chose qui ravissait déjà mes papilles : Un Starbuck Coffee. De base, je n’en ai pas besoin, un verre d’hydromel de temps en temps et tout roule pour moi. Mais à force de vivre parmi les humains, on se prend au jeu et on récupère quelques habitudes. Et personnellement j’avais bien apprécié les Starbuck coffee, ils font définitivement du bon café, et en plus c’est un endroit généralement sympa, que demander de plus ? Un peu de compagnie quand on boit son café, c’est pas faux.

Entrant dans la boutique, je commandais un café glacé, rien de mieux quand on veut pouvoir prendre son temps, et m’assit à une table pas très loin de la fenêtre. Endroit stratégique, toujours. La fenêtre, c’est là qu’il faut se mettre impérativement ; on peut voir qui arrive aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur, on a forcément l’avantage. Tiens, d’ailleurs je voyais dans la foule arrivante une frimousse qui ne m’était pas étrangère, mais là tout de suite, je ne pus l’identifier, et ce, pour deux raisons : Premièrement elle était à présent dos à moi, et ensuite il y avait bien trop de gens dans la file qui me cachaient la vue. Mais dès qu’elle eut franchi la porte, une odeur d’eau fraîche et vive vint à moi. Je ne me posai plus de question quant à l’identité de la frimousse que j’avais reconnu.

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Que l’on soit en France ou aux Etats-Unis, le lycée c’est la même chose. On s’ennuie. Les cours m’ennuyaient. Ils auraient pu être intéressants, mais les professeurs ne savaient transmettre la soif de savoir. Mais ne parlons plus de cela. Je disposais d’une heure de pause entre deux cours et je voulais en profiter pour me changer les idées. Out la bibliothèque et la cafétéria. Leurs boissons et leurs gâteaux étaient infects. Je me rappelai d’un Starbuck pas loin du lycée et je décidai d’aller commander quelque chose. Je ne comptais pas m’installer parce que le Starbuck c’est bien gentil mais une fois que l’on a payé, on n’est pas sûr de trouver une place et je n’avais pas envie de poiroter.

Alors que je faisais la queue, j’aperçu un visage familier. Si par familier vous entendez, connaître depuis quelques jours. C’était Arès. Oui le Arès, dieu de la guerre. Il était venu ici, parmi les mortels et au lycée en plus. Soit disant pour être proche de sa cousine, Séléné. J’avais encore de la peine à croire que Séléné était la fille d’Hadès et de Perséphone. Quoique quand on y réfléchissait, elle était assez manipulatrice…

Je souris à Arès. La serveuse m’apporta mon thé et mon cookie. Je lui demandai du bout des lèvres si je pouvais venir. Il me répondit d’un signe de tête. Finalement je n’avais pas besoin d’attendre une place ou de partir m’installer sur un banc. Cela avait été plutôt facile de rencontrer des dieux enfin de compte. Je m’étais préparée à plus de difficultés mais sans vraiment le savoir, sans vraiment le faire exprès, j’en avais rencontré deux le premier jour d’école. Une déesse et un demi-dieu. Séléné était la déesse de la jeunesse éternelle et Pâris contrôlait le feu. Maintenant je connaissais aussi Arès, le dieu de la guerre. Mon carnet d’adresse se remplissait.

- Que fais le dieu de la guerre dans un lieu si ordinaire ?

Je désirais ardemment m’intégrer à ce monde de divinités mais il fallait avouer que c’était difficile de se faire à l’idée de côtoyer des dieux si grands et si puissants dans un Starbuck.

C'était bien elle; Ismène Beauregard, une jeune demi-déesse venue tout droit de France et qui tentait tant bien que mal de s'intégrer. Aussi bien dans la vie cruelle du lycée que dans le cercle assez fermé (et pour cause!) des dieux et déesses résidant à New-York. Elle avait al chance d'avoir Séléné comme amie; grâce à elle elle pourrait s'intégrer bien plus facilement que si elle avait été seule. La preuve, en quelques jours, elle avait rencontré le dieu de enfers et sa femme, la déesse de la jeunesse éternelle, Pâris (bon, lui il compte qu'à moitié il n'est qu'à demi-dieu), et moi-même. Déjà deux des 12 dieux les plus important de l'Olympe dans son tableau de chasse. Que pouvait-elle demander de plus en si peu de temps? Personnellement je ne voyais pas, en essayant de me mettre à sa place je veux dire. Je ne tentai pas l'expérience souvent, ça n'était pas dans ma nature d'essayer de comprendre les désirs des gens. Comprendre la façon de penser de mes adversaires, ça bien sûr, afin de savoir comment les contrer au mieux mais autrement je m'en passe très bien.

Je la vis me faire un sourire en guise de salutation avant de se tourner vers moi, pleine d'espoir de pouvoir trouver une place en la chaise en face de moi. J'étais le dieu de la guerre, je tuais avec une facilité déconcertante, certes, mais je n'étais pas sans coeur pour autant. Je lui fit alors signe de venir et son visage respira le soulagement. Elle vint s'installer, elle et son thé avec cookie s'il vous plaît, en face de moi comme prévu et n'attendit pas une seconde de plus pour me poser une question. Et quelle question. Elle ne me surprenait pas, peu de choses arrivait encore à me surprendre, mais elle me fit sourire, un petit sourire amusé, pas moqueur mais presque. MON sourire en somme. Relevant les yeux vers Ismène, répondit d'un ton calme et détaché.

"Pour tromper l'ennui induit par notre emploi actuel: Le lycée! L'observation devant un café est un passe-temps comme un autre."

Finissais-je en haussant les épaules. Cette jeune femme si pressée de tous nous rencontrer m'amusait. Elle avait une façon d'être amusante il fallait lui reconnaître cela. Je ne me privait pas de m'amuser d'ailleurs, que ce soit par de simple flirts inoffensifs ou par des taquineries bien trouvées, je m'amusais. Souvent au dépend de Pâris d'ailleurs; le jeune femme en face de moi était mon principal moyen de le faire enrager en ce moment et je me sentais puissant d'avoir un tel atout dans ma manche...Sasn compter que sa tête était tout à fait risible lorsqu'il s'énervait ce petit...Tellement drôle...Mais assez parler de Pâris, il n'était pas là et c'était tant mieux sinon je ne sais pas comment aurait finit cette sortie...
Prenant une gorgée de mon café glacé, je demandai, tentant de donner un peu de vie à cette conversation.

"Alors, comment se passe tes cours? pas trop ennuyeux j'espère? D'ailleurs tu as quoi après?"

Plus par pur détachement que par réelle besoin de faire la conversation mais bon, il faut ce qu'il faut.

Ma question fit sourire Arès. C’était un peu le but, car je trouvais amusant de voir le dieu de la guerre dans un lieu tel que celui-ci. Je ne m’étais pas imaginé le dieu de la guerre ainsi. Je ne l’imaginais pas aussi beau tout d’abord. Mais il avait séduit la déesse de la beauté, Aphrodite, après tout. Je n’imaginais pas qu’il aurait la patience de se faire passer pour un lycéen. Je n’imaginais pas non plus que je traînerais avec lui. Moi qui ai un tempérament si calme à la limite de la froideur et lui qui était connu pour être brutal et violent, se délectant des combats. Quoique à la réflexion, depuis que je connaissais Arès, je ne l’avais jamais vu brutal ou violent. Je me demandais si il cachait son jeu. Ou alors il s’était calmé avec le temps. Ou bien les poètes avaient exagéré la nature du dieu de la guerre.

"Pour tromper l'ennui induit par notre emploi actuel: Le lycée! L'observation devant un café est un passe-temps comme un autre."

Un passe temps comme un autre. Le dieu de la guerre s’occupant avec un café et en regardant les passants. La situation avait quelque chose de risible. Ne préférerait-il pas une bonne bagarre dans un bar ? Ma grand-mère avait longtemps vécu en Irlande et elle aimait me raconter les bagarres dans les bars irlandais auxquelles elle avait assisté. Elles se déclanchaient brusquement et mettait tout à sac en un rien de temps. Je revois encore la vieille dame rire en repensant à untel qui avait reçu un uppercut de untel, ou encore d’un homme qui avait attrapé un banc pour assommer trois autres d’un coup. Puis les groupes se séparaient chacun de leur côté, se soutenant en traînant les pieds et se félicitant d’avoir fichu une raclée à ces imbéciles. J’imaginais avec ma peine ma fébrile grand-mère entre les choppes de bières qui volaient en éclats et les bancs qui se fracassaient.

"Alors, comment se passe tes cours? Pas trop ennuyeux j'espère? D'ailleurs tu as quoi après?"

Mes lèvres se soulevèrent en une moue moqueuse.

- Si justement c’est d’un terrible ennui. Et le prochain l’est d’autant plus… Cours de math. Heureusement je serais avec Séléné et Pâris.

Je faisais chaque jour des efforts pour parler davantage. Pour ceux qui ne me connaissait pas avant, je leur aurait paru bien bavarde. J’observais Arès et me surpris à penser que je l’appréciais. Oui il était d’une agréable compagnie, bien que nous ne soyons pas longtemps resté seuls. Séléné adorait son cousin ce qui n’était pas le cas de Pâris. Lui et Arès étaient toujours sur la défensive. Je me demandais pourquoi.

Ha ! Si seulement trouver des bonne bagarres étaient aussi simple que de dire bonjour…Hélas ce n’était pas le cas, et bien que les combats soient quelque chose que j’appréciais beaucoup, il faut tout de même savoir que je choisi les combats dans lesquels je m’engage. Beaucoup ont l’impression que je suis comme un chiot fou qui chercherait à se battre avec ses camarades de rue à la moindre occasion…Eh bien ceux-là ont torts. Je ne vais pas me lancer dans une bagarre sans en savoir auparavant un peu plus. La force de l’adversaire, le pourquoi de cette bagarre etc…Si jamais ces critères me plaisent (en général, plus l’adversaire est fort, plus je m’amuse, ne cherchez pas à comprendre), je m’y lance. Mais il faut croire que les jeunes New-Yorkais d’aujourd’hui n’ont plus assez de trippes (pour ne pas dire autre chose) pour en venir aux mains. C’est pour cela qu’on me voyait rarement dans une bagarre au lycée. Je ne passais pas pour un pacifiste, il ne faut pas exagérer, mais j’étais plutôt considéré comme la grande gueule qui cherche à se faire remarquer. C’est vrai qu’à défaut d’un bon corps à corps bien viril (moi, avoir des à prioris ? Naaaaan) je me recyclais dans les batailles verbales. C’était tout aussi stimulant mentalement, bien que mentalement j’ai peur de finir par rouiller…

Enfin, j’aurais peur d’une telle chose si je n’avais personne avec qui me battre. Or, ce n’est point le cas. J’ai Pâris. Nan, pas l’espèce d’idiot à cause duquel la guerre de Troie a été déclenchée (ce n’est pas qu’il ait été idiot de l’avoir déclenchée, il est juste fondamentalement idiot, à mon sens), un autre, un demi-dieu. Un espèce de bâtard, et là ce n’est pas une insulte (ou si peu) rappelons ce qu’est- un bâtard à l’origine : c’est le mélange de deux races. CQFD Pâris est un bâtard mi-dieu, mi-humain. C’est tout ce que je dis. Enfin bref, si je commence à expliquer ce que je veux dire à chaque fois que je dis un mot, on en sortira plus, surtout qu’en fait, je m’en fiche un peu que l’on pense que je l’insulte, au contraire ; si ça peut me permettre de le mettre sur les nerfs pour qu’on aille régler ça dans un coin isolé, je ne dirais pas non. Et oui, c’est lui mon punching ball personnel. Bien qu’il ne le sache pas vraiment ; en fait on ne supporte pas, on ne sait pas spécialement pourquoi, c’est viscéral…Mais ça me promet toujours pas mal de trucs intéressants, et les combats entre nous une fois que Séléné est partie en font partie. J’eut un sourire mauvais à la notion de Pâris. Définitivement, un jour, ce cher Pâris allait comprendre sa douleur. Il est vrai que sa maîtrise du feu est bonne, voir très bonne, mais que vaut un demi-dieu contre un dieu confirmé ? Ce n’est pas parce que je m’occupe à jouer les lycéens qu’il doit croire que j’ai le même niveau que lui. Il s’en est pris de belles des raclées, et pourtant il en redemande…J’admets qu’il se défend plus que bien et que en sa faveur, il a tout de même réussi à me porter quelques coups bien douloureux…

Mais ça, la jeune fille en face de moi n’en savait rien. Tout ce qu’elle voyait, c’était deux garçon, aussi têtu l’un que l’autre qui refusaient de se parler sans s’insulter. Oui, on était des gamins dans nos attitudes, mais ça m’amusait grandement. Ca avait le don d’énerver ma chère mère, mais tant pis, c’est un mal pour un bien dirons-nous. En tout cas elle était dans le même cas que moi : Ennuyée jusqu’à la moelle par ces courts…Je bu un peu de mon café avant de lui répondre.

"Ca tombe bien, j’ai math après. J’hésitais à y aller, mais je crois que je vais y aller au final. Ca ne peut pas me faire de mal après tout, j’ai déjà vu pire…"

Oui bon, ça va, je sais, je me la joue un peu, peut-être un chouilla, et alors ? Si ça vous dérange vous n’avez qu’à ne pas m’écouter…

L’ennui. Voilà ce qui nous faisait défaut. Peu de chose savaient capter mon attention. Il semblerait que ce soit la même chose pour Arès. En ce qui concerne les bagarres en tout cas. Car malgré son air détaché, je voyais bien qu’il s’amusait pas mal ici. A croire que les humains soient distrayants pour le dieu de la guerre. Je me demandais bien ce qu’il pouvait leur trouver, ils étaient si insignifiants. Les adolescents peut-être plus encore que les autres. Je ne saurais trouver les mots pour l’expliquer clairement mais ils me laissaient de marbre. Ou de glace, diraient mes élèves de mon ancienne école.

"Ca tombe bien, j’ai math après. J’hésitais à y aller, mais je crois que je vais y aller au final. Ca ne peut pas me faire de mal après tout, j’ai déjà vu pire…"

Un léger sourire moqueur se dessina sur mes lèvres.

- Le dieu de la guerre deviendrait-il studieux ou y aurait-il une autre raison que j’ignore ? Je me demande ce qui a pu te convaincre….

Mais je ne lui laissai pas le temps de répondre. Je finis mon thé et jetant un regard à ma montre, je me levai. Je rassemblai mes affaires et attendit sagement qu’Arès termine son café. Sans un mot, nous nous levâmes pour quitter le Starbuck Café. Je me rendis compte que je n’avais jamais vu qu’Arès en cours de math avec nous. Sans doute parce qu’il n’avait pas daigner nous honorer de sa présence. Cela me rappelait à quel point j’avais fait l’école buissonnière avant d’arriver à New York. La plupart du temps je séchais les cours qui fonctionnaient par binômes ou ceux qui demandaient un travail en commun. Et si la note compatit plus dans la moyenne je faisais en sorte de faire la partie de mon travail et de la donner au groupe sans rien demander. Malgré ce comportement tout le monde voulait être avec moi. Quoi que je fasse je ne parvenais pas à me débarrasser de leur admiration à mon égard.

FINI

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