Ce matin là, Psyché avait décidé d'aller aux enfers. Pas, comme à son habitude, pour aller visiter Perséphone. En fait, c'était dans l'espoir de voir ses soeurs mortes qu'elle s'y était rendue. Et comme elle y était déjà allée de nombreuses fois, elle y avait un accès quasi illimité. "Quasi", dans le sens que si elle oubliait les gâteaux au miel de Cerbère, le brave chien grondait pour l'empêcher de passer. Sale gourmand ! Mais bon, maintenant elle l'avait presque apprivoisé. Il lui arrivait même de jouer avec le molosse, quand il était d'humeur festive (et qu'il avait bien digéré.). À l'instant même, elle se trouvait à l'entrée du Royaume d'Hadès. Cerbère, sentant les pâtisseries qu'elle avait ramené, secoua la queue et sortit ses langues de ses trois différentes têtes. Psyché sourit et posa sa main délicate sur la tête principale. Puis elle donna la nourriture au canin. Tandis qu'il s'empiffrait et déchirait le panier de ses dents, elle passa entre ses grandes pattes et descendit jusqu'au parloir. Donnant une pièce ancienne en pourboire, elle alla s'asseoir sur un des sièges et regarda la glace qui donnait directement sur le Styx, les yeux vides, sans bouger. Elle ne savait si elle avait réellement envie de voir ses soeurs. Après tout, elles l'avaient trahies, humiliée, l'avaient incitée à douter de son mari et à cause d'elle, Psyché avait faillis perdre l'amour de son amant.

Éros, quand elle lui avait annoncé ce matin qu'elle allait rendre visite, avait tenté de la dissuader. Selon lui, il ne servait à rien de remuer les fantômes du passé et celles qui l'avaient ainsi traitée mérité plus que quiconque leurs séjours aux enfers ainsi que leurs châtiments. Mais la nostalgie d'une enfance à leurs côtés, si loin à présent, la tenaillait. Et elle tenait à savoir si les deux traîtresses s'étaient repenties de leurs crimes. Mais à présent qu'elle y était, elle ne savait pas si c'était une bonne idée. Avait-elle vraiment envie de leur parler ? Elle se posait la question depuis maintenant une heure, tout en contemplant la lumière blafarde du Styx. Finalement, elle se décida et demanda à haute voix "Ô esprit de Cidné & Élénée, veuillez rendre visite à votre humble soeur.". Elle attendit ensuite une réponse, qui ne vint qu'au bout de cinq longues minutes. Une première voix retentit "Psyché ? Ma soeur, ma tendre soeur, Ô que je suis heureuse de te voir !" puis une deuxième "Est ce la voix de ma généreuse petite Psyché que j'entend dans les eaux ténébreuses du Styx ?". Le coeur de la jeune déesse se serra. Malgré toutes les souffrances que les deux perfides lui avait fait, elle était heureuse de les voir.

Elles discutèrent toutes trois durant une demi heures, puis Cidné et Élénée furent ramenées à leurs châtiments, laissant Psyché le coeur lourd . Elles n'avaient quasiment pas changé depuis la dernière fois qu'elle les avait vu. Toutes deux étaient aussi manipulatrices que d'ordinaires. Mais cette fois, la déesse était plus forte et plus sure d'elle. Psyché se laissa aller à la tristesse. Des grosses larmes coulaient sur ses joues délicates. C'était la pression des derniers évènements qui lui retombait dessus, le fait que tous les dieux aient du quitter l'Olympe, qu'ils vivent à présent comme de simples mortels, et puis le mépris que la plupart semblaient avoir pour elle. Si on exceptait Perséphone, Zeus, Hadès et Hermès, ils avaient tous eu une conduite exécrable avec elle. Tout spécialement Aphrodite, qui la couvrait de méchantes remarques, acérées, pointues et méchantes, la laissant toujours dans des états de désespoir incontrôlable.

Soudain, elle entendit quelqu'un qui arrivait vers elle. Sursautant, elle étendit son esprit jusqu'à la présence et fut soulagée de voir qu'il ne s'agissait que de Perséphone. Cette jeune femme était, au final, ce qui ce rapprochait le plus d'une soeur dans son coeur. Sans se retourner, elle dit :

"Pers' ! Je suis contente de te savoir ici"

Et elle essuya précipitamment les gouttes salées qui parcourait ses joues roses.

Ce matin en se réveillant dans son nouveau et très grand lit, le premier réflexe qu’eut Perséphone fut de toucher de sa main le côté maintenant froid du lit où devait normalement se trouver hadès. Un sentiment de solitude l’envahit par la suite. Décidemment pour le moment son mari n’avait pas beaucoup de temps à lui accorder. Malgré ce que certaines personnes pourraient croirent, Hadès et Perséphone forment un couple heureux, sauf, quand celui-ci décide d’aller se taper d’autres femmes. Pour le moment elle faisait un peu abstraction de tout ça, en fait depuis déjà un trop long moment elle fait abstraction des infidélités de son mari. La jaune femme comprend mieux maintenant ce que ressent cette horrible peste d’Héra, même si Zeus est mille fois pire que son époux. Elle s’étira avant de finalement se décider à sortir de son nid douillet. Elle entra dans son immense salle de bain, fit couler de l’eau chaude afin de prendre un bain. Apres une heure intensive à se maquiller très légèrement, à se vêtir d’un short en jeans bleu ainsi que d’un chemisier gris et de ballerine grise, elle décida de profiter du beau temps.

Perséphone fut à peine sortie que l’idée d’une agréable ballade sous le soleil chaud s’envola aussitôt. Ou était il à ce moment précis ? Dans une salle de réunion ? Dans une sordide chambre d’hôtel ? D’un geste de la main, elle chassa cette idée de son esprit et prit la direction des Enfers, l’endroit qui est le plus familier à ses yeux. Quand elle mit un pied aux enfers, elle se sentit déjà mieux. Bizarre non ? Oui, vraiment. Personne non personne à part elle et Hadès se sentent aussi bien dans ce lieu situé six pieds sous terre. Mais après tout cest logique, la jeune femme a passé la plupart des moments de sa vie ici, c’est pour cela qu’elle si sent si bien. Pourtant il lui avait fallut un long moment d’adaptation, au début elle ne pensait qu’à rentrer chez elle, elle détestait son kidnappeur. Mais plus le temps passait plus elle l’aimait.

Perséphone fut plus que surprise en apercevant son amie Psyché au parloir. Qui était elle bien venu voir ? Ses sœurs ? Peut-être ses parents ? En tout cas ce qui était sure et certain c’est bien le fait que son amie venait de vivre un moment éprouvant. Psyché n’eu pas besoin de se retourner pour la reconnaître, il faut bien l’avouer les dons de la jeune femme étonne beaucoup Perséphone qui se sent parfois minable au côté de son amie. Elle l’écouta. Elle aussi était plus que contente qu’elle soit ici, à vrai dire elle n’avait pas envie de passer sa journée seule perdue dans la nostalgie du passé, des souvenirs lointains et surtout dans le chagrin.

« Psy’ ! Je suis très heureuse moi aussi de te voir ici. Mais par contre te voir ainsi, dans un tel état me rend plutôt malheureuse. Dit moi qui es-tu venu voir ? »

Perséphone tenait absolument à savoir qui pouvait bien rendre son amie triste. Malgré qu’elle se comporte parfois comme une peste, elle déteste voir des personnes proches pleurer. Elle a la sensation que son cœur se brise en même temps qu’eux. Sensation vraiment étrange et inexplicable, peut-être est-ce dut au fait que les deux jeunes femmes sont très liées ?

Quand Perséphone vit le triste sourire de son amie se transformer en grimace, elle eut un léger pincement au cœur. Elle n’aimait pas voir les personnes à qui elle tenait le plus être malheureux, non, elle ne le supportait pas. Celle-ci fit un petit sourire compatissant à Psyché, quand elle lui expliqua la raison du pourquoi. Ses sœurs, de vraies vipères celles-là, la jeune femme en avait déjà croisé des personnes cruelles, malhonnêtes mais là, c’était totalement différent, être comme ça avec leur propre sœur, Perséphone trouvait cela extrêmement troublant, elle n’aimerait pas être dans le cas de son amie et bien vite en l’écoutant, elle oublia pendant un moment ses soucis, ses problèmes. Quand elle y repensait, Eros et Psyché était le couple modèle, malgré leur histoire, leur passé quelque peu troublé ils avaient toujours réussis à surmonter les épreuves de la vie, qu’est ce que pers’ aimerait être dans le même cas, enfin sait on jamais peut-être cela arrivera t’il un jour. « Elles n'ont pas changé, toujours aussi obsédées par leur petite personne. Aucune d'elle ne s'est excusée, aucune. ET dans leurs yeux seuls la cupidité subsistait. » Quand elle la vit pleurer, elle ressentit tout d’abord en premier lieu de la compassion et ensuite de la colère. Non, mais de quel droit ces sales pestes avaient le droit de faire pleurer une personne tel que Psyché, elles ne manquaient pas de culot elles non plus. Parfois la belle blonde aurait préféré que son amie n’ait pas accès aux enfers, elle se ferait alors moins de mal, l’occasion de revoir sa famille ne se présenterait donc jamais, ça lui aurait évité bien des larmes.

Elle vit soudain sa meilleure amie passer de la tristesse à la rage, chose peu commune pour Psyché qui est en réalité un vrai petit ange. C’est selon la jeune femme une des plus gentilles déesses de L’olympe, pas comme elle ça c’est sur, qui a la réputation d’être une peste quand elle n’est plus sur terre, bon d’accord ce n’est pas totalement faux mais, passer des millénaires aux enfers, ça change le caractère. En plus de ça, la tache la plus difficile est de tenir tête à Hadès. D’un geste spontané, elle s’approcha de son amie, posa une de ses mains chaudes sur son épaule et fini par l’enlacer, pour ensuite à nouveau la laisser parler. Il fallait qu’elle sorte tous ce qu’elle avait sur le cœur à ce moment précis. « Ces humains m'énervent, ils se croient tout permis, sous prétexte que c'est "Chacun sa merde". Ils saccagent la planète, ils saccagent le coeur des autres. Ils saccagent leur avenir. Ils saccagent absolument tout. » Pers’ aurait voulu lui répondre pas seulement les humains du point de vue de l’amour, mais elle décida tout compte fait de ne rien dire, elle ne voulait pas contrarié encore plus Psy’ qui était vraiment révoltée. Elle choisis plutôt de lui répondre quelque chose de neutre, chose qu’elle savait déjà mais que la jeune femme préféra utiliser comme un argument.

PERSEPHONE « C’est justement pour ça que nous sommes ici, sur terre. Pour les empêcher de faire cela, de tous saccager sur leur passage. Bien sur on ne changera pas le monde en un jour, mais on y arrivera, crois-moi, j’en suis persuadée… »

Elle lui sourit ensuite, afin de détendre l’atmosphère. Peu à peu, elle sentit que son amie était en train de se calmer, elle n’est pas vraiment sure que les quelques paroles qu’elle venait de prononcer allait aider la jeune femme, non, en fait elle était certaine, ça ne changeait rien à la situation, mais au moins elle c’était calmée, chose positive aux yeux de Pers’. « Je suis désolée, je ne devrais pas me mettre dans de tels états pour quelque chose d'aussi idiot, tu as sans doute d'autres choses plus importante à faire qu'écouter une déesse de seconde zone (xD) se plaindre. Tu devrais être avec Héra, Aphrodite ou ta mère, Déméter, des déesses puissantes, comme toi. » Elle eut l’impression que sa tête se mit à tourner, que son cœur accéléra et qu’elle allait soudainement s’évanouir en entendant les paroles de son amie. Lui conseillait elle vraiment de rester avec Héra ? Une des femmes qui la déteste le plus étant donné qu’elle est née de l’union de Zeus et Déméter, ou encore Aphrodite, personne qui la répugnait, elle est censée être la déesse de l’amour et pourtant elle ne fait que du mal à Psyché…Et puis venons-en à Déméter, non, elle n’a vraiment aucune envie de passer ses journées avec sa mère qui n’a qu’un seule mot en bouche « DIVORCE ».

PERSEPHONE « Je tombe de haut la Psyché. Selon toi, je devrais traîner avec Héra, une femme qui me déteste, Aphrodite une femme qui me répugne ou ma mère une femme qui ne parle que de divorce ? Jamais je ne te laisserais tomber… »