Le lieu n'est toujours pas plus charmant mais nous sommes ensemble [Pâris Dawson et Ismène Beauregard]

Le lieu n'est toujours pas plus charmant mais nous sommes ensemble [Pâris Dawson et Ismène Beauregard] 6ogzo3

Pâris me prit doucement la main. Mon cœur s’emballa mais je parvins à garder une expression neutre.
Pourtant j’avais très envie de sauter de joie ou quelque chose du genre. J’aurais l’air d’une folle si je le faisais. Je me demandais parfois comment j’étais parvenue à ne ressentir aucune émotion durant ces dix-sept premières années. Les occasions n’avaient pas manqué pourtant, mais rien ne m’atteignait, rien ne me touchait. D’où mon surnom de Ice Doll. Pourtant avec Pâris il avait suffit d’un regard pour réveiller mes sentiments. J’avais l’impression de naître à nouveau. C’était étrange mais je me sentais vivante auprès de lui. Comme si avant notre rencontre tout n’avait été qu’un rêve.

PÂRIS : « Ça te dit qu'on aille s'entraîner dans un endroit... Enfin, assez en retrait, pour que personne ne puisse nous voir ? »

Tu peux m’emmener où tu veux. Ma bouche était déjà prête à lui répondre mais je me calmais. Je ne pouvais pas lui dire cela. Je me contentai de hocher la tête et d’ajouter :

- D’accord.

Quelle éloquence. A croire que je faisais un concours pour parler le moins possible. Il y avait tant de chose que je pourrais lui dire mais je ne parvenais pas à le faire. Ou je n’avais pas envie. Après tout je le connaissais à peine. Et pourtant…

Nous prîmes le métro et nous marchâmes un moment. Mais toute mon attention était concentrée sur le jeune homme. Je ne voyais pas les stations défilés, ni les building. Il aurait pu m’emmener n’importe où, je n’aurais pas remarqué. Nous n’échangeâmes aucune parole mais le silence n’était pas pesant. Il était plutôt apaisante. Il suffisait que je sois avec lui pour être heureuse. Woh, je devais en être sérieusement accro si j’avais de telles pensées.

Nous arrivâmes enfin au lieu dit. Une ancienne usine. L’endroit parfait pour s’entraîner. Il y avait des vieux bidons en aciers et quelques planches qui traînaient. Je me souvenais d’un jeu que des amis à ma mère pratiquaient. Quand nous étions invitées à la campagne, on pouvait jouer à tirer sur des cibles jetées en l’air. Le but était de tirer dans le mile pour les faire exploser. Mais on jouait avec des boîtes métalliques. Il fallait tirer sur la boîte pour la faire rebondir avant qu’elle ne touche le sol. Peut-être que je pouvais faire de même avec les bidons métalliques. Je tentais le coup. Le bidon était la boîte de conserve et les jets d’eau étaient les tirs de fusil. Je m’amusai un moment et me tournai vers Pâris.

- Tu crois que tu pourrais faire mieux ?

Je l’observai faisant semblant de compter les rebonds alors que j’admirais ses cheveux blonds et son regard azur. Quand il eut terminé, je l’applaudis. Doucement mais quand même. Il était si impressionnant et si confiant.

- Que proposes-tu pour la suite ?

[HJ: mais je n'ai pas à te pardonner voyons! Ta réponse me convient et j'espère que la mienne te convient aussi]

ISMENE : Que proposes-tu pour la suite ?

Ce que je proposais par la suite ? J'avais une envie d'en apprendre plus sur elle, de tout connaître d'elle, ses envies, ce qu'elle aimait, ce qu'elle détestait par dessus tout, sa famille, ses habitudes, et même combien de temps elle mettait pour se laver les dents : tout m'intéresser en elle. Elle montrer une trop grande part de mystère, et moi, j'étais curieux, j'avais toujours envie d'en savoir plus : j'avais soif d'elle.. Grâce à mon pouvoir sur le feu, j'avais pu créer un lien, qui nous avait emprisonné à chacun de nous, un poignet : nous étions attachés ensemble. Je savais que ça allait être dur de savoir tout de sa vie en une après-midi, et je savais que le plus dur, c'était d'arriver à lui demander tout ce que je voulais savoir, donc je la scrutais, avec mes yeux rouges vifs, et je repris.

PÂRIS : C'est simple, je veux savoir tout de toi, tu me parais un peu trop mystérieuse à mon goût, avouais-je en souriant.

Elle était un peu surprise que je l'ai attaché avec moi, par un lien de feu, qui d'ailleurs, n'était pas censé la brûler, car je l'avais mis à la même température de nos corps, ce qui donnait des menottes tout à fait normales. Je me mordillais la lèvre inférieur, en la scrutant toujours. Je l'avais pour ainsi dire, prise au piège. Je crois qu'aucune personne n'avait osé lui faire face, et que ça la gênait un peu, mais je savais qu'elle allait un jour ou l'autre m'ouvrir les portes de son coeur. De toute manière, je n'étais pas près de la lâcher sans savoir au moins d'où elle venait, et qui était ses parents... Je me passais, avec mon autre main, la main dans mes cheveux, afin de les remettre en place. Il y avait pas mal de vent, mais il faisait très chaud en cette période-ci. Normal, on était en été. Et moi comme j'avais souvent chaud - merci le feu ! - et bien, j'étais encore un peu plus découvert que les autres personnes. Il m'arrivait très souvent aussi, de me balader torse nu... Tout le monde me prenait pour une sorte d'homme préhistorique, mais.. C'était soit ça, soit je crevais de chaleur !

PÂRIS : C'est simple, je veux savoir tout de toi, tu me parais un peu trop mystérieuse à mon goût.

J’étais trop mystérieuse. Combien de fois avais-je entendu cette phrase ? Trop souvent. C’est vrai que j’étais un mystère pour les autres mais je n’avais jamais rencontré une personne à qui j’aurais pu avoir envie de parler. Aucun n’avais su m’intéresser. Alors j’étais restée inaccessible. Cela ne m’avait pas véritablement dérangée parce que je ne voyais personne qui méritait que je m’intéresse à lui. Avec Pâris c’était différent. Je voulais qu’on soit proche. Même si proximité m’effrayait car on a toujours peur de l’inconnu. Pour lui j’étais prête à franchir le pas. Mais je devais avouer que cet aveu me surprenait. Personne ne m’avait jamais dit cela. Pourtant je ne devrais pas être étonnée, Pâris disait presque toujours ce qu’il pensait.

Le lien enflammé qui nous liait les poignets était aussi surprenant. C’était une manière de nous rapprocher sans nous toucher. Difficile pour moi de me défiler. Nous nous tenions face à face, immobiles. Le vent soufflait dans nos cheveux. Alors que Pâris se mordillait la lèvre et passait une main dans ses cheveux, mon visage restais immuable.

- Allons nous asseoir, dis-je en désignant un caisson qui ferait office de siège.

Nous prîmes place. Je replaçais une mèche derrière mon oreille et lança un regard hésitant à Pâris.

- Je me vois mal faire un monologue… Que veux-tu savoir ? Tout de moi c’est assez vague.

Je marquai une courte pause, cherchant ce que je pouvais dire.

- J’aime le violet, la natation et le dessin. Je n’aime pas les endroits bondés de monde… Je ne sais pas ce que je pourrais te raconter. Pose moi des questions, s’il te plait se sera plus facile pour moi.

Le fait que Pâris voulait en savoir plus sur moi et que l’on fasse connaissance ne me dérangeait pas. Mais je ne savais pas comment répondre à son attente alors je préférais lui laisser les commandes.

ISMENE : J’aime le violet, la natation et le dessin. Je n’aime pas les endroits bondés de monde… Je ne sais pas ce que je pourrais te raconter. Pose moi des questions, s’il te plait se sera plus facile pour moi.

Déjà je savais au moins quelques petits trucs sur la jeune demoiselle qui se tenait en face de moi. Je voulais savoir d'où elle venait, qui était ses parents, surtout qui était magique entre sa mère où son père.

PÂRIS : Je veux savoir quand tu es né, et où, qui sont tes parents, et surtout, qui est un dieu entre les deux. Pourquoi as-tu déménagé, enfin, toute ta vie quoi, répétais-je en lui lançant un sourire.

Quand nous étions tous les deux, j'étais encore moins timide qu'au Lycée. Au bahut il y avait le regard des autres, qui parfois pouvait blesser l'un ou l'autre, ou qui tout simplement, nous intimidait. Mais là, nous étions tous les deux, simplement tous les deux à nous scruter, nous apprendre, et nous commencions à nous aimer. D'un geste instinctif, qui pouvait peut-être la gêner, je portais une main vers ses cheveux, pour remettre à nouveau sa mèche derrière son oreille. Pour la première fois, je voyais Ismène qui " brisait la glace " entre nous deux. A partir de ce moment là, nous n'aurions plus rien à nous cacher. Nous nous connaîtrons par coeur, et je prendrais soin d'elle comme mon trésor.
J'avais l'impression que c'était la première fois que j'étais un mec sérieux. La première fois que je voulais tester, enfin, avoir une relation sérieuse avec une fille. Surtout parce qu'Ismène me plaisait. Et ça se voyait surement à trois mille kilomètres de là. Je ressentais vraiment quelque chose pour elle. Un sentiment nouveau.. Mais je ne savais pas le décrire. Etait-ce l'amour ? Je n'en savais rien, tout devenait flou en moi, tout. J'en profitais aussi, pour effleurer la joue d'Ismène dès que je relâchais mon bras.

PÂRIS : Je veux savoir quand tu es né, et où, qui sont tes parents, et surtout, qui est un dieu entre les deux. Pourquoi as-tu déménagé, enfin, toute ta vie quoi.

Malgré son sourire, qui était éblouissant comme tous ses sourires, je me sentais gênée. Pâris était si direct, si hardi. Jamais on ne s’était comporté ainsi avec moi. Bon, j’avais déjà eut affaire à des garçons un peu trop insistants mais c’était différent. Il n’y avait personne, juste nous deux. C’était à la fois agréable et intimidant. J’avais enfin Pâris pour moi toute, parce que il fallait l’avouer j’espérais depuis le début un moment pareil. Il leva sa main vers moi et replaça une mèche de mes cheveux. Sa main glissa sur ma joue avant de retomber sur le côté. Mon cœur battit plus fort et je sentie mes joues s’enflammer. Pour détourner l’attention de mes joues rouges, je répondis à son attente.

- Mes parents se sont connus en Grèce. Ma mère, Geneviève, était en voyage. Elle a rencontré mon père lors d’une promenade. Il s’appelait Ajax et c’est dieu fleuve. Ils ne se sont plus quittés durant le voyage de ma mère. Quand elle a du rentré chez elle, en France, mon père a voulu la suivre. Mais les autres dieux l’en ont empêché. Il ne devait pas quitter son fleuve et devait rester parmi les siens. Alors ma mère est rentrée seule. Je suis arrivée et elle m’a élevée seule. Je n’ai jamais vu mon père mais il m’envoie régulièrement des cadeaux. Il connaît mes goûts comme si il vivait avec nous. Je ne sais pas comment il fait pour connaître tout ce que je fais mais il le sait. Il y a quelques mois, ma mère m’a appris qu’il y avait des dieux qui vivaient à New York et elle avait reçu une offre d’emploi là-bas. Alors elle m’a proposé de nous installer à New York pour rencontrer ces divinités et en savoir plus sur ce monde. Alors me voici.

Je plongeai mon regard dans le sien et sans m’en rendre véritablement compte je me rapprochai de lui.

- Est-ce que cela te suffit ? Parce que je te préviens après je veux tout savoir de toi.

Je faisais de mon mieux pour prendre un air amusé mais les battements de mon cœur et mes joues pourpres devaient sûrement me trahir. Je ne parvenais pas à détacher mes yeux des siens. J’oubliais tout le reste et ne pensait plus qu’à lui.

Sa voix était devenue pour moi une sorte de berceuse.. Elle était douce et elle me plaisait beaucoup. Je crois que jamais je ne l'avais entendu parler autant, donc je profitais de cet instant. Nous étions devenus des sortes de confidents.. Sauf que nous avions beaucoup besoin l'un comme de l'autre, enfin, j'espérais au fond de moi que nous allions pas rester de simples confidents... A ce moment là, j'avais vraiment, mais vraiment envie d'embrasser Ismène. Tout était parfait, nous étions simplement tous les deux, nous parlions de nous, mais il existait entre nous, une alchimie, qui faisait qu'on s'attirait. On était les deux contraires, mais comme on pouvait dire souvent " Les contraires s'attirent ", et j'espérais que ça marcherait un jour.. Ou aujourd'hui. Je la dévorais simplement de mes yeux rouges à cet instant.

ISMENE : Est-ce que cela te suffit ? Parce que je te préviens après je veux tout savoir de toi.

C'était donc à moi de faire mon autobiographie, alors je me lançais à mon tour.. Après, tout, elle avait elle aussi joué le jeu non ?

PÂRIS : Pour ma part, ça me convient tout à fait ! assurais-je en souriant. Je suis né ici, à New York City, d'une mère déesse, et d'un père mortel. Je ne savais pas que ma mère était quelqu'un de magique, et mon père non plus d'ailleurs... Ils se sont rencontrés alors que mon père avait vingt-et-un ans. Il se baladait sur la plage, et il l'avait croisé. Il m'a dit que c'était le plus beau jour de son existence. Après ça, il ne l'a plus revu, et elle m'a laissé sur le seuil de la porte de mon père. Vu qu'il avait aimé ma mère, il m'a prit, et m'a élevé avec ma belle-mère. J'ai grandi dans une famille plutôt, bourgeoise on va dire, avouais-je, et j'ai été fils unique. Mes parents étaient trop occupés par leur boulot pour avoir un autre enfant. J'ai toujours vécu ici, et ce n'est que depuis quelques jours que je sais qui est ma mère, c'est la soeur de Zeus, Hestia, déesse du feu et du foyer, soufflais-je. D'après les légendes, elle aurait juré sur la tête de son frère Zeus qu'elle resterait vierge..

J'avais dit la dernière phrase sur un ton assez sec. Je n'avais pas aimé apprendre ça, et je ne le cachais pas du tout. Après tout, je n'étais pas voulu non ? Elle avait juré de rester vierge, et je cassais le serment en entrant dans le monde de l'olympe. Mais bon j'étais ici, et je n'y pouvais rien. Je regardais le ciel bleu, puis la regardais dans le bleu de ses yeux. J'avais vraiment envie de goûter à ses lèvres à ce moment là. Mais j'essayais tout de même de me retenir...

J’écoutais attentivement Pâris. L’histoire de ses parents était aussi belle que celle de miens. Une rencontre inattendue, un coup de foudre et un enfant. Mais une impossibilité de vie commune. Parce que sa mère était la déesse Hestia et qu’elle avait juré de rester vierge. Cela devait être dur pour Pâris. Il semblerait que sa famille ne fut pas toujours là pour lui. Ma mère aussi travaillait beaucoup et malgré une vie sociale très intense, elle m’avait toujours emmené avec elle. Le fait qu’elle travaillait aussi à mi-temps chez elle avait évidemment aidé.

Pâris semblait un peu attristé par l’histoire de ses parents. Il devait se sentir exclu. Mais j’étais persuadée que sa mère était fière de lui. Après tout elle avait un fils beau et doué. Je décidai de prendre le risque de lui dire quand je vis son regard plongé dans le mien.

- Je suis certaine que ta mère doit être fière de toi.

Je lui fis un sourire sincère. Le lien de feu était toujours là et mon regard se perdit dans les flammes. Je gardais le silence un moment et je me rendis compte que mon épaule frôlait celle de Pâris. Ce contact me plaisait mais je me reculais quand même et relaçai une mèche de cheveux derrière mon oreille. Son regard était intense et je ne parvenais pas à m’y soustraire. J’aurais voulu détourner le regard et en même temps j’étais fascinée par leur éclat. J’étais tendue. Je pouvais sentir les sang battre dans mes artères, mes poumons se gonfler et mon cœur battre plus fort. J’étais incapable de parler ou de faire quoique ce soit.

Ce qui me plaisait aussi chez Ismène, c'était que dès qu'elle prenait la parole, elle était toujours sincère, et franche. Elle m'avait dit que ma mère serait sans doute fière de moi, mais je n'en étais pas tellement sur. Après tout, j'étais un peu la preuve qu'elle n'avait pas réussi à tenir sa promesse, après tant d'années non ? Elle avait flanché avec un homme, et m'avait donné naissance, mais si elle était fière de moi, pourquoi ne m'avait-elle pas garder, et ne m'avait-elle pas proclamer comme son fils devant les dieux de l'Olympe ? Tant de choses se bousculaient en moi.. J'avais du mal à contenir cette haine qui sommeillait en moi, cette haine de ne pas être reconnu aux yeux de ma mère... Elle devait surement me voir parfois, et je ne savais pas ce qu'elle pouvait bien penser à mon égard, mais j'étais plutôt en colère contre elle pour être franc... Pourquoi avait-elle fait aussi cette promesse de rester toujours vierge ? Pourquoi ? Pour se rendre plus intéressante ? Tant de questions dans ma tête, et aucune réponse.. Mais je ne voulais pas trop mêler toute cette histoire avec Ismène, alors j'avais hocher la tête en guise de remerciement, et je ne pouvais m'empêcher de lui sourire.

C'était vraiment étrange ce que je pouvais ressentir pour ce petit bout de jeune femme. Elle me paraissait tellement mystérieuse, mais je la connaissais vraiment à la fois, c'était bizarre en effet... Nous n'étions toujours entrain de nous regarder dans les yeux, je crois même que c'était une de nos activités favorites quand nous étions ensemble... En même temps, on dit que les yeux sont les portes de l'âme non ? J'avais l'impression de rentrer en elle dès que je scrutais trop le bleu de ses yeux. Sans nous en rendre vraiment compte, nous étions plutôt proches. Nos épaules respectives se frôlaient, ce qui procurait en moi, de vives frissons. Mes lèvres étaient très attiré à l'idée de goûter les siennes, et je ne savais pas tellement si j'allais réussir à me « contrôler » de nouveau cette fois-ci. J'avais trop de choses à contrôler en moi : la colère que je ressentais envers ma mère, mon pouvoir qui me bouffait l'intérieur de me moi-même, et qui était censé me brûler, et me procurer une vive douleur, mais je ne ressentais rien, je savais juste qu'il m'était difficile de le contrôler, surtout avec mon tempérament impulsif, et mes sentiments naissants pour Ismène. Surtout quand j'étais avec elle, et que nous étions tous les deux. J'avais l'impression que la terre cessait de tourner quand j'étais en sa compagnie, l'impression que j'étais sur un petit nuage quand je regardais ses yeux bleus ciel, l'impression d'être réellement sur une autre planète, tant elle me faisait de l'effet.

Comme on dit, le meilleur moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder ? Alors je résistais à cette tentation. Ce n'était plus mon subconscient qui me dictait mes actes, mais mon cœur qui me criait de sauter le pas. Mon cœur qui me disait que cette fois-ci, c'était la bonne, qu'avec elle je ne voudrais pas m'amuser, mais faire sans doute un bout de ma vie avec elle, car elle me plaisait. Elle n'était pas comme certaines filles avec qui j'avais couché, et qui me plaisait que physiquement. Oh non, Ismène non seulement me plaisait physiquement mais moralement aussi. Elle était certes, mon contraire : mystérieuse, belle, timide, réservée, et son pouvoir était l'eau, tandis que moi j'étais ouvert, souriant, impulsif, et mon pouvoir était le feu... Mais malgré cela, j'étais irrévocablement tomber sous son charme divin. C'est alors que mes lèvres, attirées comme un aimant vers les siennes, vinrent caresser sa bouche. Et je l'embrassais, comme je n'avais jamais embrassé une fille, car pour la première fois, j'y mettais du cœur...

Son regard était toujours plongé dans le mien. D’ailleurs c’était ce qu’on faisait la majeure partie du temps. Pour ma part je ne ressentais pas véritablement le besoin de parler parce que ce silence m’apaisait et que le regard de Pâris dans le mien me comblait. Mais Pâris, qui était si sociable, ne se contenterait sûrement pas de cette situation. C’était étrange de penser que deux êtres comme nous pouvais s’entendre. Nous étions si différent. Il était mon opposé mais pourtant… C’était difficile de l’avouer pour moi de l’avouer mais j’étais très attirée par Pâris. Tout en lui me séduisait, que ce soit son physique si parfait ou sa personnalité si chaleureuse. Je ne me faisais pas d’illusion pour autant. Si j’étais séduite par sa personnalité, il n’y avait aucune chance que la mienne le séduise. Je me doutais que passé la part de mystère, il me trouverait bien terne. Je n’avais pas une personnalité intéressante, peu de choses m’intéressaient à part le dessin et la natation.

Je me demandais bien ce que les autres pouvaient me trouver. J’avais toujours inspiré une sorte de fascination sur les personnes. Il m’avait d’ailleurs fallu du temps pour comprendre l’effet que je produisais. Mais Pâris était un demi-dieu, cela ne lui ferait rien.

Pourtant je le vis s’approcher de moi. J’avais le cœur qui s’emballait. Je ne bougeai pas d’un millimètre, je ne battis pas d’un cil, de peur de l’éconduire sans le vouloir. Ses lèvres se posèrent sur les miennes. Je me laissai faire. Parce que il fallait bien l’avouer, je n’attendais que cela. Quand son baiser se fit plus intense, je lui rendis. Enfin comme peut le faire une fille qui n’a jamais embrassé quelqu’un.

Tout ce qu’on racontait sur le premier baiser, la sensation que plus rien n’existe, les papillons dans le ventre, que sais-je encore, je pensais que c’était n’importe quoi. Je me disais que cela n’avait rien de sensationnel et de plus je ne ressentais pas l’envie d’embrasser un garçon. Mais ce baiser avec Pâris… Wow ! Les mots me manquaient.

J’affichais un sourire béat et complètement idiot. Mais j’étais tellement heureuse que je n’arrivais pas en m’empêcher de sourire. Je ne savais pas ce que je devais faire ou dire. Si je restais de marbre il penserait que je suis frigide ou qu’il ne me plaisait pas, alors que c’était tout le contraire. Pour me donner une contenance, je remis une mèche de cheveux derrière mon oreille.

- Wow… hum… sympa !

Parvins- je à dire avec un rire nerveux. Bon sang mais qu’est-ce qui m’avait pris de dire ça ? J’aurais mieux fait de me taire. Je ne savais pas comment réagir. Est-ce que je pouvais prendre ce baiser comme un encouragement ou ne pas me faire d’illusions. Mais je ne pouvais pas lui demander de explications alors que je n’avais aucune raison de lui en exiger. Je ne voulais pas tout envoyer par terre avant d’avoir une chance avec lui.

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