À peine de retour de son voyage à Paris, la déesse avait décidé qu'une ballade dans la ville lui ferait le plus grand bien. Le mois dernier, elle avait eu l'occasion de beaucoup réfléchir quant à sa vie, et s'était surprise à regretter qu'elle soit trop bien rangée. Jamais de dispute avec son mari qui se montrait charmant, amoureux et adorable, des petits impairs avec sa fille mais rien qui ne soit irréparable … Elle se sentait plonger dans un précipice de monotonie et de lassitude. C'était d'ailleurs ce qui l'avait décidé à aller visiter la capitale française. Seule, pour la toute première fois de sa vie, elle avait fait face à la solitude . Et c'était très agréable. Ce n'était qu'après qu'elle s'était surprise à tromper son mari avec de parfaits inconnus. De toute façon, il n'en saura rien. Psyché l'aimait trop pour le blesser.

New York semblait propice à flâner dans les rues. Elle respirait la douceur de l'air, en cette belle journée de printemps qui donnait à la ville un allure presque romantique. Bien sûr, elle se trouvait à Manhattan, elle n'aimait pas les autres quartiers qui étaient moins lumineux et moins verts, sauf bien sûr Coney & Staten Islands, qui ne manquaient pas de la ravir. Ses pas la menèrent à Central Park. Elle sourit, la dernière fois qu'elle était venu les arbres étaient dénués de feuilles, ces dernières jonchant le sol. À présent, ils étaient recouvert d'une épaisse toison verte. La déesse se pencha quant elle aperçu une oiseau souffrant sur le sol. Il avait une patte cassé et la moitié de son autre aile déchirée. Prise de pitié pour le pauvre animal, elle le ramassa délicatement et le serra dans ses bras pour le réchauffer. Elle hésitait à le tuer ou à le garder en vie. Si elle le tuait, elle abrégeait ses souffrances. Si elle le soignait, elle irait à l'encontre des lois naturelles. Cependant, elle opta pour la deuxième décision et transmit assez d'énergie à la colombe rougit par son propre sang pour qu'elle se régénère, puis elle la reposa sur une branche et continua son chemin.

Psyché était vêtue d'une robe légère, qui mettait en valeur sa silhouette fine. Ses cheveux étaient laissés, sauvages, et couraient sur ses épaules nues. Elle aimait la simplicité dans l'habillement, elle s'y sentait plus à l'aise. Le vent s'était levé et lui soulevait des mèches blondes. Comme il n'y avait personne dans les environs, elle se prit à danser avec Zéphyr qui l'emportait dans un air joyeux que seule elle pouvait entendre. Elle fut bien obligée d'arrêter au bout de quelques pas car, s'il est normal de danser pour des dieux c'est beaucoup moins évident pour les humains. Elle se trouvait à présent en haut d'une petite butte, en bas se trouvait le lac, partie recluse du parc. Elle décida qu'aller tremper ses pieds dans l'eau serait des plus agréable et glissa vers le point d'eau.

Ce n'est qu'à ce moment là qu'elle se rendit compte qu'un jeune homme s'amusait à faire sortir des flammes de la paume de ses mains. Elle coupa sa respiration, et le fixa durant quelques secondes. En plus d'être beau, il émanait de lui une aura semi divine. Elle avait en face d'elle un demi dieu. Machinalement, elle sourit. En réalité, il n'était pas « beau », il était « totalement sexy » . À travers son t-shirt, elle put admirer ses pectoraux. Il était trop loin pour qu'elle puisse lire dans ses pensées, mais de là où elle était elle percevait un tempérament aussi brûlant que le feu qu'il faisait surgir de ses mains. Il l'avait repéré, lui aussi, et la parcourait de ses yeux bleus. Elle se leva, se demandant ce qu'il allait faire, et le prit de court en allant le rejoindre d'elle même. Elle ne savait pas ce qui la poussait à aller lui parler, mais il avait l'air perdu. Cela se voyait à la taille et à la forme de ses flammes, qui ondulaient brutalement, signe qu'il était en pleins dilemme. Une fois qu'elle fut à ses côtés, elle fut déboussolée par l'esprit du jeune homme.

Elle fut flattée quand elle lut qu'il la trouvait belle. Divinement belle. Elle rit discrètement, n'aimant pas tirer avantage de son don. Cela mettait les gens mal à l'aise plus qu'autre chose, aussi elle s'abstenait de commenter leurs pensées. D'un regard en coin, elle constata qu'il était encore plus sexy de près. Rompant le silence, il se racla la gorge et demanda:

PÂRIS « T'es comme moi ? »

Elle plissa les yeux, se demandant comment il avait fait pour être si proche de la vérité.

PSYCHÉ « Pas exactement …. »

Elle vit qu'il avait envie de la toucher, il ne savait pas si elle était un produit de son imagination. Elle fit un grand sourire quand elle s'en rendit compte.

PSYCHÉ « C'est amusant, ce que tu as fais tout à l'heure, tu peux le refaire ? Cependant je trouve cela dommage qu'un fils de dieu tel que toi se restreigne à utiliser ses pouvoirs ainsi ... »

Elle même leva la main et fit apparaître un papillon bleuté qui se posa sur son doigt. La lumière se réfléchissait dans ses ailes. Finalement, il décolla et il disparut progressivement dans la lumière du soleil. Adressant au demi dieu une mimique moqueuse, elle fit à son tour apparaître une flamme et la transforma petit à petit en cheval trépignant d'une couleur rougeâtre. Ce n'était pas l'exercice où elle était la meilleure, le feu n'était pas son domaine de prédilection, mais elle savait faire quelques tours qui ne manquaient jamais d'impressionner les mortels.

Il était jeune, très jeune par rapport à elle. Elle n'osait même pas penser à leur différence d'âge. Enfin, de toute façon, son mari à elle devait être trois fois plus âgé qu'elle, bien qu'il ait gardé le physique d'un jeune homme. Chez les dieux, l'âge n'était pas un problème. Enfin, il n'était pas obligé de savoir. Le principal est qu'elle était en position de force, et qu'elle arrivait à ne pas se laisser déconcentrer par lui. Il émanait de Pâris une chaleur qui en disait quant à l'identité de son parent divin, en effet la dernière fois qu'elle avait eut aussi chaud aux entrailles, elle était en présence de la sage déesse Hestia. Sage .... Ou pas, comme le prouvait la naissance du blond. Après des siècles d'abstinence sexuelle, elle avait comme qui dirait "croqué la pomme", &&' l'homme avec qui cela s'était fait devait être plutôt hors norme pour avoir attiré l'attention de la déesse si chaste et si pure.

PÂRIS «Mais... Tu es quoi au juste toi ? Et moi, de quel Dieu parles-tu ? »

Passant une main dans ses cheveux, elle laissa le soleil éclairer son visage avant de répondre .

PSYCHÉ « Je suis Psyché, déesse de l'âme, femme d'Éros et mère de Volupté. »

Elle était véritablement étonné que la déesse du foyer ait perdu sa vertu, est ce que Zeus était au courant ? Le résultat était vraiment très réussi.

PSYCHÉ « Et toi tu es le fils de Hestia, déesse du foyer, si j'en crois les flammes qui te sortent des mains. »

Il s'y prenait mal, encore inexpérimenté. Cela se voyait dans son expression qu'il commençait tout juste dans la maîtrise de son don. Pourtant, il transforma ses flammes en deux serpents. La déesse les toucha du bout des doigts mais ne ressentit aucune brûlure. Très bien faits, ils ondulaient dans l'espace, on voyait leurs yeux luire mystérieusement. Puis, ils disparurent dans la clarté du jour. Elle rigola quand elle se rendit compte que cela faisait près de deux minutes qu'elle n'avait pas prêté attention au jeune homme, fascinée par les flammes.

PSYCHÉ « Tu ne t'y prends pas très bien, tes gestes ne sont pas assez assurés. »

Elle lui attrapa la main et la mit dans la bonne position. Elle frissonna en sentant la peau du demi dieu, il était brûlant, mais c'était une brûlure agréable. À vrai dire, elle n'avait aucune envie d'enlever sa main, mais elle la laissa tout de même retomber. *Il est trop jeune pour toi, Psyché* soufflait une voix dans sa tête. Sauf que, la voix de la raison, elle ne l'écoutait plus depuis longtemps, du moins depuis quelques mois. C'est pour cela qu'elle lui demanda, non sans idées derrière la tête :


PSYCHÉ « Si tu veux, je peux t'aider à t'améliorer .... »



Désolée, c'est court &&' nul.

C'est bizarre, on pourrait croire qu'au cours des siècles, les pulsions de la déesse se seraient amoindries pour finalement disparaître. Mais, la vérité était qu'elle s'était mariée trop jeune, et n'avait pas connue d'autres corps que celui de son mari. Ce fait était loin d'être désagréable, mais il la confortait dans la position qu'elle était devenue une banale mère de famille avec pour seul horizon son adorable fille et son homme. Que faisait-elle de ses journées ? Elle attendait que Monsieur daigne rentrer du travail pour raconter son jour. C'était le contraire de son caractère, elle était d'un naturel curieux, et la vie à la maison ne l'aidait pas à assouvir cette soif de vivre et de connaître de nouvelles sensations. Elle n'avait osé le dire à son mari, qui l'aurait sans aucun doute mal pris. Lui se satisfaisait de sa vie, et il avait la chance d'en avoir une amusante et palpitante, il aidait vraiment les autres. Où il les détruisait au profit d'un amour plus grand que leur petit coeur d'humain. Elle respectait cela, mais cela ne l'avait pas empêché d'aller voir ailleurs, après tout ce qu'il ne savait pas ne pouvait pas lui faire du mal, n'est ce pas ?

Il y avait de nombreuses choses pour lesquelles Psyché avait des remords. Mais pas ses adultères. Elle était pure de toute culpabilité. Son côté narcissique la poussait souvent à chercher son bonheur avant celui des autres. Cela ne l'empêchait pas d'aimer profondément son mari, il était l'homme de sa vie, cela ne faisait aucun doute, mais c'est ce qui l'avait amené aux côtés du jeune demi-dieu en cette après midi de juin . Et elle profitait de près de deux milles ans d'expérience pour coucher avec lui, c'en était presque pathétique. Mais elle n'allait pas s'arrêter en si bon chemin, surtout qu'il semblait avoir besoin d'elle pour maîtriser ses pouvoirs. D'un oeil expert, elle le détailla, avant que son regard ne s'arrête sur la bague autour de son doigt. Elle avait déjà vu ce bijou au doigt de la déesse du foyer.

PÂRIS « Tu saurais pas par hasard quel est le nom de famille de ma mère ? »

Psyché baissa les yeux et arracha nerveusement une poignée d'herbes folles. Elle ne savait pas s'il lui était permis de révéler le nom de la belle déesse, elle savait à quel point une telle nouvelle pourrait l'atteindre, dans sa réputation mais aussi dans son statut de déesse. La déesse de l'âme ouvrit la bouche une fois, deux fois, toujours hésitante à trahir l'anonymat de la mère de Pâris. Finalement, elle décida qu'il avait le droit de faire la rencontre de sa génitrice, et que les disputes que cela pourrait engendrer sur l'Olympe ne concernaient en aucun cas une déesse aussi mineure qu'elle l'était .

PSYCHÉ «  C'est Hestia …. Hestia Etherton... »

Elle fut heureuse qu'il accepte son aide. Ravie, même. Passer du temps avec un jeune homme aussi charmant était moins de lui déplaire. Négligemment, elle lui fit un sourire charmeur et provoquant, avant d'enlever ses escarpins et de tremper ses pieds dans l'eau tiède. Elle décida qu'il faisait trop chaud pour ne pas se baigner. Ça tombait bien (tiens donc xD) elle avait eu le génie de mettre un maillot de bain avant de sortir de leur loft. D'un geste souple, elle enleva sa robe qui tomba tel un voile de soie sur le sol, puis elle plongea dans l'eau claire. Elle prenait garde à ce que le gardien divin de ce lac ne mouille pas sa chevelure (elle s'était fait un brushing) . Puis, quand elle fut à une bonne distance du bord, elle se retourna et fit un geste à Pâris .

PSYCHÉ « Montres moi si tes flammes arrivent à m'atteindre malgré l'eau !!! »